Brèves
Le malEnvoyer cette brève
« Le vrai crime n’est pas sensible. L’innocent qui souffre sait la vérité sur son bourreau, le bourreau ne la sait pas. Le mal que l’innocent sent en lui-même est dans son bourreau, mais il n’y est pas sensible. L’innocent ne peut connaître le mal que comme souffrance. Ce qui dans le criminel n’est pas sensible, c’est le crime. Ce qui dans l’innocent n’est pas sensible, c’est l’innocence. » Simone Weil
« On n’a l’expérience du bien qu’en l’accomplissant. On n’a l’expérience du mal qu’en s’interdisant de l’accomplir, ou, si on l’a accompli, qu’en s’en repentant. Quand on accomplit le mal, on ne le connaît pas, parce que le mal fuit la lumière. » Simone Weil
Manger et regarderEnvoyer cette brève
« La grande douleur de la vie humaine, c’est que regarder et manger soient deux opérations différentes. (...). Peut-être les vices, les dépravations et les crimes sont-ils presque toujours ou même toujours dans leur essence des tentatives pour manger la beauté, manger ce qu’il faut seulement regarder. Ève avait commencé. Si elle a perdu l’humanité en mangeant un fruit, l’attitude inverse, regarder un fruit sans le manger, doit être ce qui sauve. » Simone Weil
Voir le mondeEnvoyer cette brève
« ... un acte de justice : voir le monde tel qu’il est, et un acte de foi : aimer le monde. Ces deux conditions se trouvent réunies dans cette règle morale, l’a seule qu’il ait jamais imposée à un être libre : Voir le monde tel qu’il est et ... l’aimer ! » S.Zweig
La mortEnvoyer cette brève
« Qu’est-ce que la mort ? Les réponses des philosophes pour simplifier à l’extrême se répartissent en deux camps : les uns disent que la mort n’est rien (un néant, strictement) ; les autres qui affirment qu’elle est une autre vie, ou la même continuée, purifiée, libérée... C’est deux façons de la nier : comme néant, puisque le néant n’est rien, ou comme vie, puisque la mort, alors, en serait une. Penser la mort, c’est la dissoudre... »A.Comte-Sponville.
Morale et religionEnvoyer cette brève
« Ce n’est pas la religion qui fonde la morale, mais bien plutôt la morale qui justifie ou fonde la religion. Ce n’est pas parce que Dieu existe que je dois bien agir ; c’est parce que je dois bien agir que je peux avoir besoin - non pour être vertueux, mais pour échapper au désespoir - de croire en Dieu. Ce n’est pas parce que Dieu m’ordonne quelque chose que c’est bien ; c’est parce qu’un commandement est moralement bon que je peux envisager qu’il vienne de Dieu. Ainsi, la morale n’interdit pas de croire, et même elle mène, selon Kant, à la religion. » A.Comte-Sponville
Les 4 grandes questionsEnvoyer cette brève
Les 4 questions majeures :
– « Que puis-je savoir ? » : c’est le domaine de la métaphysique
– « Que dois-je faire ? » : distinguer le bien du mal, c’est le domaine de l’éthique ou de la morale
– « Que puis-je espérer ? » : c’est le domaine du spirituel
– « Qu’est-ce que l’homme ? » : c’est le domaine de l’anthropologie
La confianceEnvoyer cette brève
« C’est un sujet passionnant que celui de la confiance dans nos sociétés. Nous en usons tous les jours à chaque instant de notre vie, c’est même un des mécanismes principal du fonctionnement de la société. Quand je traverse la route, je fais confiance aux feux de la circulation. Quand je prends l’avion, je fais confiance à la compagnie aérienne, au pilote et à toute une chaîne de responsabilités. Quand je paie une baguette de pain, je fais confiance quand on me rend la monnaie. Quand le médecin pose un geste médical, je lui fais confiance.
Qu’est-ce tous ces exemples signifient ? J’abandonne ma capacité à douter, j’abandonne mon pouvoir de décision, mon choix entre les mains d’une autre personne ou d’une autre autorité. Elle est construite par la combinaison d’un processus social et historique reposant sur des délégations progressives d’autorités.
La confiance est donc un mécanisme de raccourci. » Karl Dubost
Aider les femmesEnvoyer cette brève
"... les deux tiers de l’alimentation vivrière des pays pauvres sont produits par des femmes ; c’est à elles qu’auraient dû être destinés par priorités les programmes de développement. De plus, en Inde ou aux Philippines, les hommes gaspillent le produit des récoltes dans l’alcool ou les fêtes, tandis que les femmes l’affectent d’abord à l’éducation et à la nutrition des enfants. La misère des enfants - le drame le plus poignant du Tiers-Monde - ne peut donc être soulagée que par la création d’activités féminines génératrices d’un revenu qui leur soit propre. C’est également en développant l’autonomie économique des femmes que celles-ci réduiront volontairement le nombre de leurs enfants. La réduction autoritaire des naissances ne permet pas d’augmenter les ressources alimentaires. En revanche, le développement agricole peut effectivement conduire à une baisse de la natalité. De même, l’alphabétisation n’est pas la condition préalable au développement, mais sa conséquence. Un peuple n’entre jamais dans la voie du développement parce que des experts internationaux le contraignent à réduire les naissances et à éduquer les enfants. C’est en s’enrichissant que les paysannes choisiront librement, par la suite, d’avoir moins d’enfants et de mieux les éduquer." M.S.Swaminathan
Le vrai voyageEnvoyer cette brève
"Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard." Dixit Marcel Proust.
La famine est politiqueEnvoyer cette brève
La carte de la famine coïncide avec celle des idéologies fausses. Bien des nations dont l’agriculture fut jadis prospère ont organisé elles-mêmes des politiques suicidaires. Le Nigéria a sacrifié son agriculture à l’exploitation du pétrole. La Tanzanie, fascinée par le maoïsme, s’est affamée toute seule en regroupant de force les paysans dans des villages collectifs... A l’inverse, c’est parce que l’Inde ou la Côte d’Ivoire sont relativement démocratiques que les agriculteurs y ont obtenu une plus juste rémunération de leur production et le respect de leur propriété privée. Au bout du compte, "la meilleure défense contre la famine, c’est la liberté d’expression". Autant que la propriété privée, c’est la liberté politique qui conditionne la lutte contre la faim. M.S.Swaminathan
Un monde veut naîtreEnvoyer cette brève
"Désormais, le nouveau n’est plus nécessairement meilleur que l’ancien, ni même bon en soi, et même dans certains cas, on constate qu’on ne peut plus faire du nouveau ? Je suis en tout cas persuadé que si le vaisseau spatial Terre continue d’être emporté par ses quatre moteurs sans pilote - la science, la technique, l’économie, le profit -, nous allons vers de multiples catastrophes. Pour conserver l’humanité, il faut la révolutionner et, ici, la précaution est dans la transformation. Un monde est en train de mourir mais ne meurt pas, et un monde veut naître mais n’arrive pas à naître. " Edgar Morin
Aimer et connaîtreEnvoyer cette brève
"L’amour déçoit. Le travail déçoit. La politique déçoit. L’art déçoit. La philosophie déçoit. Du mons ils déçoivent d’abord et longtemps - jusqu’au jour où on les aime pour ce qu’ils sont réellement, et non plus pour ce qu’on en avait rêvé et espéré. Travail du deuil, travail de la désillusion. Il ne s’agit pas de croire ; il s’agit de connaître et d’aimer. Un écrivain qui croit encore à la litterature, que peut-il nous apprendre d’important sur elle ou sur la vie ? Et un philosophe, s’il croit à la philosophie ? Un peintre, s’il croit à la peinture ? Toute espérance est déçue toujours, même quand elle est satisfaite..." André Comte Sponville
Aimer et connaîtreEnvoyer cette brève
"L’amour déçoit. Le travail déçoit. La politique déçoit. L’art déçoit. La philosophie déçoit. Du mons ils déçoivent d’abord et longtemps - jusqu’au jour où on les aime pour ce qu’ils sont réellement, et non plus pour ce qu’on en avait rêvé et espéré. Travail du deuil, travail de la désillusion. Il ne s’agit pas de croire ; il s’agit de connaître et d’aimer. Un écrivain qui croit encore à la litterature, que peut-il nous apprendre d’important sur elle ou sur la vie ? Et un philosophe, s’il croit à la philosophie ? Un peintre, s’il croit à la peinture ? Toute espérance est déçue toujours, même quand elle est satisfaite..." André Comte Sponville
CitationEnvoyer cette brève
« Ce qui est étonnant, ce n’est pas que Dieu existe en réalité mais que cette idée de la nécessité de Dieu soit venue à l’esprit d’un animal féroce et méchant comme l’homme, tant elle est sainte, touchante, sage, tant elle fait honneur à l’homme. » Fiodor Dostoïevski
La première foisEnvoyer cette brève
"La première fois est un élément essentiel dans le développement de l’enfant : la première fois que l’on a dormi hors de chez soi, la première fois que le petit garçon marche, la première fois qu’il récite quelque chose, la première fois qu’il manque de respect. Ce sont toutes ces premières fois qui aident à la construction de la personnalité, qui font l’individu, parfois brutalement. La première fois n’est pas toujours idéale, mais, à force de premières fois, on finit par être soi-même. Je crois que ceux qui collectionnent sont justement ceux qui ont des difficultés avec la première fois. Collectionner, c’est toujours rechercher la première fois. Tant que l’on a des premières fois, on est vivant. On est vieux lorsqu’on ne croit plus à la première fois… La première fois, c’est la découverte, le contraire du quotidien. C’est la liberté, l’énergie vitale… La première fois nous soutient dans notre capacité de croire en l’avenir… Il n’y a qu’une première fois qui est irréductible : la première fois que je suis mort." Marcel Rufo
A quoi bon les richesses ?Envoyer cette brève
« Toutes les richesses du monde, fussent-elles entre les mains d’un homme totalement acquis à l’idée de progrès, ne permettront jamais le moindre développement moral de l’humanité. Seuls des êtres humains exceptionnels et irréprochables suscitent des idées généreuses et des actions sublimes. Mais l’argent pollue toute chose et dégrade inexorablement la personne humaine. Je ne peux comparer la générosité d’un Moïse, d’un Jésus ou d’un Gandhi et la générosité d’une quelconque fondation Carnegie. » Einstein
Le DevoirEnvoyer cette brève
Le devoir, que Kant justifie magistralement par la métaphysique dans son célèbre ouvrage « Fondements de la métaphysique des moeurs ». L’idée consiste à dire qu’une action n’est pas mauvaise ou bonne en soi, mais que seule la volonté qui préside à l’action compte (par exemple, attraper un voleur est moralement neutre ; ce qui compte est de savoir si on l’a attrapé parce qu’on a un sens de la justice, ou bien parce que l’on est intéressé par la récompense). Cette volonté doit être guidée par un sens du devoir, qui est définit par un certain nombre de principes, comme par exemple « n’agis en fonction d’un principe que si tu souhaites qu’il devienne une loi générale »...
Les bonnes questionsEnvoyer cette brève
"Le problème, en somme, est moins d’acquérir des certitudes que de savoir poser les bonnes questions au moment opportun, ou tout au moins lorsqu’on est justement capable d’y répondre. La connaissance est moins une accumulation de savoirs que la capacité d’interroger correctement l’univers : encore une chose que l’on n’apprend nulle part. Nulle part on ne vous enseigne à poser correctement des questions" Jacques Lacarrière
Le sens de la vieEnvoyer cette brève
L’idée de Jean Grondin (professeur de philosophie à l’Université de Montréal), assez fulgurante, est la suivante : "Si j’avais à répondre à la question du sens de la vie, sans y aller par quatre chemins, j’aimerais dire que le sens de notre vie est de vivre comme si notre vie devait être jugée . " Platon était convaincu que la vie n’a que de sens que si elle se sait confrontée à un tel jugement, à un examen, qui est aussi et surtout un examen de soi par soi.
Ecrire pour le webEnvoyer cette brève
Le site webcredible donne huit conseils pratiques sur la création de contenu de site web :
– Utiliser un language simple et clair
– Une seule idée par paragraphe
– Mettre la conclusion en premier
– Des sous-titres descriptifs
– Mettre en gras les mots importants
– Des liens descriptifs
– Utiliser les listes
– Aligner le texte à gauche
Savoir et croyanceEnvoyer cette brève
« Si je prétends savoir, je m’engage auprès d’autrui, à l’inverse, lorsque j’adopte une croyance, je ne suis généralement responsable qu’envers moi-même. »
La peur du changementEnvoyer cette brève
"Plus que tout autre figure de l’insolite et de l’étrange, nous redoutons le changement sans raison connue, magique et sournois... La peur du changement est universellement répandue : la mort, l’imprévu ou simplement le temps qui passe en sont les avatars."
HypnoseEnvoyer cette brève
L’hypnose peut se résumer par la phrase : "Lorsque nous sommes conscients extérieurement, nous sommes inconscients intérieurement."
Dieu malgré lui ?Envoyer cette brève
"La principale différence entre Dieu et un médecin, c’est que Dieu ne se prend pas pour un médecin."
Law & Order
Juste observationEnvoyer cette brève
"On communie infiniment mieux avec le monde moral et spirituel par l’ouie que par la vue. J’ai toujours remarqué la sérénité des aveugles et la mauvaise humeur des sourds." (Michel Tournier)
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