Le pape nous dit
Au terme de cet article vous découvrirez un extrait d’un discours du pape à une assemblée de jeunes. De ce texte je retiens surtout trois passages :
– "Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire du besoin d’aimer et d’être aimé."
100% d’accord mais pour donner le poids qu’elle mérite à cette vérité dites vous que votre histoire, chacune de vos journées, est animée par le besoin d’aimer et d’être aimé. Prenez le temps ensuite d’analyser certaines de vos actions ou de vos ambitions et creusez pour découvrir ou se cache ce besoin d’amour ou d’aimer. C’est instructif sur soi-même.
– "Loin d’être une inclination instinctive, l’amour est une décision consciente de la volonté d’aller vers les autres."
Si vous avez lu ma définition de l’amour, vous saurez au combien j’adhère à cette vision. "Décision consciente de la volonté", on peut difficilement faire plus pour exprimer que l’amour vrai n’est pas un cadeau du ciel mais une récompense de la terre.
– "Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi.... Cette dépossession de soi est épuisante et exaltante. Elle est le secret du bonheur."
Avec ma modeste expérience, je reste plutôt sceptique sur cette recette du bonheur dans la dépossession de soi. Peut être cela me fait-il peur. Je me demande ce qu’un programme de désincarnation généralisé à l’ensemble de la planète pourrait bien induire sur l’avenir de l’homme.
J’ai l’impression que la vie, à notre rythme, nous propose au travers d’épreuves de grandir. J’ai l’impression que le secret du bonheur c’est de rester dans cette voie qui nous pousse à grandir (même si l’on a toutes les raisons de se satisfaire d’être celui que l’on est à l’instant présent).
Peut être alors la dépossession de soi est-elle l’ultime épreuve de ce processus de croissance.
Il est temps de découvrir le texte :
Le secret du bonheur
Vous valez ce que vaut votre coeur. Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire du besoin d’aimer et d’être aimé.
Cette fin de siècle (surtout dans les régions d’évolution sociale accélérée) rend plus difficile l’épanouissement d’une saine affectivité. C’est sans doute pourquoi beaucoup de jeunes et de moins jeunes recherchent l’ambiance de petits groupes, afin d’échapper à l’anonymat et parfois à l’angoisse, afin de retrouver leur vocation profonde aux relations interpersonnelles. A en croire une certaine publicité, notre époque serait même éprise de ce que l’on pourrait appeler un doping du coeur.
Il importe en ce domaine, de voir clair. Quel que soit l’usage qu’en font les humains, le coeur (symbole de l’amitié et de l’amour) a aussi ses normes, son éthique. Faire place au coeur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n’a rien à voir avec la sensiblerie ni même la sentimentalité. le coeur, c’est l’ouverture de tout l’être à l’existence des autres, la capacité de les deviner, de les comprendre.
Une telle sensibilité, vraie et profonde, rend vulnérable. C’est pourquoi certains sont tentés de s’en défaire en se durcissant.
Aimer, c’est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d’être une inclination instinctive, l’amour est une décision consciente de la volonté d’aller vers les autres.
Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu’au bout. Cette dépossession de soi (oeuvre de longue haleine) est épuisante et exaltante. Elle est source d’équilibre. Elle est le secret du bonheur.
Jean-Paul II
Extrait du Message aux jeunes de France, Paris, 1980
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