Le poids de nos actes
On est souvent tenté de faire le procés de la société sans faire celui des individus qui la compose et en particulier son propre procés. C’est en un sens légitime car il est extrêmement difficile de percevoir comment nos petites actions locales peuvent influer sur la société. Nos actions semblent se perdre dans un ventre mou et condamnées à rester sans effets perceptibles à l’extérieur de nous.
J’ai envie d’essayer de donner un peu plus de corps à cette idée que nos actions locales ont un impact plus concret qu’on ne le pense. Pour ce faire, je vais faire appel à 2 propositions scientifiques.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
C’est le célèbre principe de Lavoisier appliqué à l’énergie et je suis très tenté d’en faire un principe universel s’appliquant également à nos actions : "aucun de nos actes ne se perd, ils se transforment et se transmettent".
Je crois fermement que, d’une manière ou d’une autre, nos actes nous reviennent directement ou indirectement. Je vais par exemple être indifférent à une personne en détresse sur le bord de la route et paradoxalement je vais m’indigner qu’un de mes proches se soit fait agresser dans l’indifférence générale. J’ai agi indifféremment à la détresse d’autrui et je subis en contrepartie directement ou indirectement cette indifférence.
Ne pas avoir été indifférent à cette personne en détresse ne signifie pas pour autant que mon ami aura été secouru. Il est simplement important de considérer que dans une société où chacun sème principalement de l’indifférence, il est illusoire d’espérer récolter de l’amour. Si nous semons l’amour, nous aurons légitimement l’espoir de récolter de l’amour et c’est déjà énorme.
La théorie des six degrés de Stanley Milgram
Selon Stanley Milgram, chacun d’entre nous est lié à n’importe quelle autre personne de la planètre par au plus six personnes. Cette théorie partiellement vérifiée prouve surtout que nous sous-estimons la portée de notre réseau de relations sociales. Elle a jusqu’à présent surtout attirée des marketeurs qui cherchent comment activer ces réseaux de relation pour faire connaître leurs produits.
Rapportée à notre sujet, cette théorie tend à confirmer que le bien ou le mal que l’on peut faire ne se perd pas dans les limbes de la société mais reste bien à portée de connaissance. Les fruits de nos actions poussent peut être dans le jardin d’à côté quand nous les croyons perdus pour toujours.
Le propos est peut être simpliste mais l’idée qu’une belle action n’est et ne sera jamais une action perdue doit vivre absolument.
Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l’histoire entière du devenir se répète en abrégé ? Friedrich Nietzsche
Le plus grand plaisir que je connaisse est de faire une bonne action en secret et qu’elle soit découverte par hasard. Charles Lamb
Les bonnes actions accomplies dans la jeunesse sont les vivres de la vieillesse. Léon VI le sage
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