Rien d’autre que rien
Face à une population grandissante, à des entreprises toujours plus grosses, à des organisations toujours plus complexes, l’individu peut parfois se sentir perdu voire inutile.
J’ai pourtant de plus en plus la conviction que l’individu est tout. La conviction qu’aucun gouvernement, qu’aucune organisation ne pourrait rendre la société meilleure si l’individu lui-même ne se rend pas meilleur. La conviction qu’il suffit de témoigner par nos actions et nos opinions du monde que nous voulons pour que ce monde enfin se réalise. La conviction que de petits changements à l’échelle de l’individu sont porteurs de révolutions dans la société.
Il suffit de presque rien, mais en attendant, nous vivons dans la société que nous méritons.
Rien d’autre que rien
– "Dis-moi, combien pèse un flocon de neige ?", demanda la mésange à la colombe.
– "Rien d’autre que rien", fut la réponse.
Et la mésange raconta alors à la colombe :
– "J’étais sur une branche d’un sapin quand il se mit à neiger. Pas une tempête, non, juste comme un rêve, doucement, sans violence. Comme je n’avais rien de mieux à faire, je commençais à compter les flocons qui tombaient sur la branche où je me tenais. Il en tomba 3.751.952. Lorsque le 3.751.953ème tomba sur la branche - rien d’autre que rien comme tu l’as dit - celle-ci cassa."
Sur ce, la mésange s’envola.
La colombe, une autorité en matière de paix depuis l’époque d’un certain Noé, réfléchit un moment et se dit finalement :
– "Peut-être ne manque-t-il qu’une personne pour que tout bascule et que le monde vive en paix !"
La même idée exprimée différemment :
Si la note disait : ce n’est pas une note qui fait une musique,
... il n’y aurait pas de symphonie.
Si le mot disait : ce n’est pas un mot qui peut faire une page,
... il n’y aurait pas de livre.
Si la pierre disait : ce n’est pas une pierre qui peut monter un mur,
... il n’y aurait pas de maison.
Si la goutte d’eau disait : ce n’est pas une goutte d’eau qui peut faire une rivière,
... il n’y aurait pas d’océan.
Si le grain de blé disait : ce n’est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ,
... il n’y aurait pas de moisson.
Si l’homme disait : ce n’est pas un geste d’amour qui peut sauver l’humanité,
... il n’y aurait jamais de justice et de paix, de dignité et de bonheur sur la terre des hommes.
Comme la symphonie a besoin de chaque note,
Comme le livre a besoin de chaque mot,
Comme la maison a besoin de chaque pierre,
Comme l’océan a besoin de chaque goutte d’eau,
Comme la moisson a besoin de chaque grain de blé,
l’humanité tout entière a besoin de toi, là où tu es, unique, et donc irremplaçable.
Si cette idée vous interpelle, je l’explore également dans "Le poids de nos actes" et "Conscience et politique"
> Haut de page <