Rêve
Commencons par découvrir cette histoire de la tradition chinoise :
Un homme rêve qu’il est un papillon. Il voltige légèrement de fleur en fleur, ouvrant et refermant ses ailes, sans le plus léger souvenir de sa nature humaine.
Quand il se réveille, il s’aperçoit avec étonnement qu’il est un homme. Mais est-il un homme qui vient de rêver qu’il était un papillon ou un papillon en train de rêver qu’il est un homme ?
On dit qu’il ne put jamais répondre à cette question.
Le rêve appartient totalement à ce monde des miroirs avec en toile de fond la question de ce qui est le plus réel : le rêve ou la vie éveillée ?
Nos rêves révèlent la puissance de notre esprit
Les rêves ont une telle puissance réaliste qu’ils arrivent à nous surprendre nous même sur notre capacité endormiie de créer un monde complexe. Nos capacités imaginatives au réveil sont bien moindre. Ecrire un livre, réaliser un film nécessitent des talents qui semblent dépasser nos capacités lorsque nous sommes éveillés, et pourtant nous le faisons sans effort dans notre sommeil.
Devant la puissance réaliste du rêve, on ne peut que se demander si nous ne sommes pas nous-même rêvés ? Troublante interrogation...
Nos sociétés n’accordent pas de place au rêve sauf dans le cadre de psychothérapies. Les sociétés plus anciennes accordaient semble-t’il plus d’importance aux rêves mais une seule accorda au rêve le statut de réalité supérieure, la tribu des Senoïs. Les Senoïs organisaient toute leur vie autour des rêves. Le matin au réveil était ainsi un moment clé de la vie de cette tribu ou chacun racontait ses rêves de la nuit. Si un senoï avait rêvé qu’il nuisait à quelqu’un, il devait s’en excuser et lui offrir un cadeau. S’il rêve qu’il a été l’amant de la femme de son voisin, il doit en remercier la femme pour le plaisir qu’elle lui a donné. L’adultère ou l’acte sexuel n’est pas refoulé quand il se produit en rêve, le rêveur est au contraire encouragé dès son enfance à aller au bout du rêve et du plaisir. Si un rêveur s’est comporté lâchement face à un danger dans l’un de ses rêves, il est encouragé à provoqué le même rêve pour y faire preuve de plus de courage...
Le rêve est une expérience vivante
Ces quelques exemples témoignent de la vitalité du rêve dans cette société qui d’ailleurs fit rêver notre monde occidental car elle ne comportait ni violence ni de maladies mentales et se contentait du strict nécessaire pour vivre. Le rêve se transforma en cauchemar dans les années 1970 lors du défrichage de la forêt qui abritait et nourrissait la tribu.
Le rêve est le lieu privilégié où rencontrer notre inconscient, et l’inconscient est le lieu privilégié où se rencontrer soi même. Nos rêves n’héritent-ils pas ainsi de plus de réalité que notre vie consciente ? N’aurions nous pas intérêt à nous livrer un peu plus à ce guide pour notre plus grand bien ?
Voler fut paraît-il le plus vieux rêve de l’humanité, notre société l’a pris très au sérieux et n’a de relâche que de voler toujours plus haut. Chez les Senoïs, le rêve du vol était le plus prisé et constituait une sorte de baptême pour l’enfant qui pour la première fois avait ce rêve.
Toute notre société est orientée vers l’accomplissement de ses rêves. Chacun de nous recoit plusieurs fois par jour le message qu’une vie réussie passe par la réalisation concrète de nos rêves.
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