Loft story a déferlé sur la france, 8 jeunes inconnus enfermés dans un loft et offerts aux regards de millions de téléspectateurs dans tous les aspects de leur vie quotidienne.

Beaucoup de chroniqueurs ont tenté de révéler les côtés obscurs de cette émission, je vais pour ma part tenter d’en révéler une face claire.

J’ai plus que l’impression que les médias nous offrent en pâture les personnalités récurrentes suivantes : magnat de l’économie, artiste virtuose, politicien de premier plan, sportif d’exception... Ces personnalités ont un point commun, dans leurs domaines respectifs, elles accomplissent des prouesses.

Plus qu’offertes, ces personnalités sont résolument livrées comme modèles laissant à chacun le soin de complexer à loisir sur sa propre modestie et de rêver à un tel destin. Ces modèles ont un autre point commun qui me choque, c’est qu’ils sont extrêmes. Pour atteindre un tel niveau et se distinguer, ils ont nécessairement tout sacrifier à leurs disciplines respectives. Il en résulte la désagréable impression que pour exister un tant soit peu il faut se distinguer dans un domaine quelqu’il soit.

Plus le temps passe et moins les héros sont des anonymes que les situations placent au premier plan. Plus le temps passe et plus les héros sont des êtres fondamentalement déséquilibrés.

Dans ce contexte, Loft story peut résonner comme l’avénement au premier plan de personnalités à priori quelconques et cela ne me semble pas plus malsain que notre pain quotidien...

(juin 2001)