Amen

Le pire sourd, c’est celui qui ne veut pas entendre

Amen

Film de Costa Gavras

Amen est un bon film et peut être en plus l’occasion d’une saine relativisation de notre propre volonté.

Le film se veut mettre en évidence l’attitude de l’église catholique pendant la Shoah. A ce titre, le film est une parfaite illustration de l’adage : "il n’est de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre"

amen

Plus qu’un adage, il s’agit à mon sens d’une "qualité" humaine. A de rares exceptions, notre esprit n’est disposé à écouter que ce qu’il est prêt à assumer. Le reste est habilement travesti pour former un compromis satisfaisant entre notre image publique et notre amour-propre.

Si mes propos vous révoltent, cela tombe bien même s’il s’agit d’une petite révolte. Vous êtes-vous déjà interrogé sur les situations qui pourraient vous conduire à LA révolte, celle qui remet en cause ce que vous êtes socialement et matériellement.

Se déclarer en révolte quand ni notre univers social ni notre univers matériel ne sont menacés, quand seules nos croyances sont mises à l’épreuve... voilà une qualité qui fait exception dans la communauté des hommes.

L’histoire nous enseigne que l’énorme majorité des hommes n’a pas cette qualité. L’histoire nous démontre que ce sont surtout des individualités qui agissent dans ces circonstances.

Le film Amen, s’il nous montre une Eglise aveugle, un régime nazi destructeur (et pour mémoire un gouvernement français peu glorieux), nous montre également un prêtre révolté, un officier nazi révolté (et pour mémoire des résistants français).

Bref, le film Amen nous rappelle salutairement que si les organisations auxquelles nous appartenont sont source de cohésion, le salut reste néanmoins l’apanage de chaque individu.


Le salut reste l’apanage de chaque individu

Ce film m’a également fait prendre conscience que le nazisme n’était pas qu’une période de l’histoire, il fut également une entreprise de destruction avec son centre de recherche, ses laboratoires, ses bureaux études, méthode, production, maintenance...

La plupart des employés de cette entreprise étaient des maillons certainement maintenus dans l’ignorance des vrais objectifs de leur entreprise.

Au delà de l’horreur, de la lâcheté et de toutes les grandes considérations que peut susciter cette période de l’histoire, il reste malgré tout cette impression nauséeuse qu’il est possible de participer à une entreprise fondamentalement malsaine mais en toute bonne conscience personnelle...
Restons éveillés !

C’est peut être déjà notre cas... effrayant et cauchemardesque !

In a world of absurdity, we must invent reason ; we must create beauty out of nothingness. - Elie Wiesel

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