Ecriture ou censure

Ou l’équilibre difficiel entre individu et société

Ecriture ou censure

Je parlais de la rédaction de ce site et de l’apport qu’il représentait pour la maturation de ma pensée lorsque Francoise me suggéra que si je pesais mes mots alors d’une certaine manière je me censurais.

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Ce qui est écrit par moi dans ce site est la partie émergée de l’"iceberg" de mes réflexions, celle que j’assume et par conséquent publie. Il est vrai que bien souvent je pèse mes mots avant de les publier et j’éxerce ce faisant une certaine forme de censure. Est-ce un bien, est-ce un mal, notre société suggère qu’il est plutôt mal de se censurer, doux paradoxe dans la mesure ou toute société repose sur une forme de censure. Je m’explique :
– Si je croise dans la rue une personne qui souhaite me voler mais ne le fait pas, dans ce cas je suis content qu’elle se soit censurée.
– Si je croise dans la rue une personne qui souhaite m’offrir sa fortune mais ne le fait pas, dans ce cas je suis moins content qu’elle se soit censurée.

Il y a beaucoup d’interprétations possibles de ces anecdotes mais je retiens celle-ci : dans le premier cas, la personne m’aurait probablement nui, dans la seconde elle se serait probablement nui. L’équilibre dans la censure est peut-être là, dans le respect de l’autre et de soi, à la frontière de l’intérêt personnel et de l’intérêt collectif.

Si je modifie une de mes pensées pour la rendre acceptable par le plus grand nombre, je fais parfois une concession trop grande à ma pensée profonde et ne me respecte pas.

L’alchimie sera donc pour moi de me respecter aussi loin que possible dans l’expression écrite de mes pensées, la frontière étant le respect de l’autre. C’est la position du sage et je compterai sur l’amitié spontanée du lecteur pour accueillir certaines pensées qui peut être le heurteront.

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