La haine
Spontanément, notre apprentissage nous conduit souvent à opposer la haine à l’amour. Le propos d’A.S Neill (cf rubrique Rencontres : Libres enfants de Summerhill) sur la question apporte un éclairage différent et instructif sur la nature de l’amour.
Neill suggère que l’opposé de l’amour, c’est l’indifférence. La haine quant à elle est de l’amour que des obstacles ont fait dévier. A la différence de l’amour, la haine contient un élément de crainte.
la haine, c’est de l’amour qui a mal tourné
L’amour est le carburant universel qui motive le genre humain, nous avons tous le besoin d’en donner et d’en recevoir, la haine obéit également à cette logique mais non l’indifférence qui se caractérise par l’absence de relation, l’absence de reconnaissance, le non-amour absolu.
l’amour et la haine sont socialisants, pas l’indifférence
Trés pragmatique, Neill donne quelques exemples des rouages psychologiques qui peuvent faire dévier l’amour en haine :
– l’enfant qui hait son jeune frère : sa haine est causée par la crainte de perdre sa mère mais également par celle de ses pensées vengeresses à l’égard de son frère.
– l’enfant qui n’a jamais eu le droit de s’asseoir sur les genoux de son père qui ne lui avait jamais montré d’affection. Son amour s’est changé en haine parce qu’il n’avait pas été apprécié.
A l’image de l’amour, la haine peut se transmettre. Une personne qui se hait à toute les chances, croyant donner de l’amour, de transmettre de la haine. Ainsi "nous ne pouvons pas nous sacrifier pour les autres sans que ceux-ci nous haïssent de s’être sacrifiés pour eux". Souvent la personne qui se sacrifie ne s’aime pas. On en revient à cette idée qu’il faut s’aimer soi-même pour prétendre aimer l’autre.
Enfin, pour conclure sur la haine, il peut être utile de se rappeler que ce que nous haïssons chez les autres n’est ni plus ni moins que cette part de nous même que nous haïssons. La vraie compréhension de ce mécanisme peut suffire à mettre fin à la haine car haïr ne fait que renforcer notre ego et alimenter notre haine quand comprendre et accepter peuvent pacifier notre esprit.
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