Cravate, climat et politique
"Veste et cravate sont prohibées pendant l’été à Tokyo. Hier, la médiatique ministre de l’Environnement, Yuriko Koike, a donné le coup d’envoi de « Cool Biz », un programme qui engage les cols blancs de Tokyo à se débarrasser de leurs tristes costumes pendant la saison chaude.
Le premier ministre lui-même, Junichiro Koizumi, a donné l’exemple en donnant sa conférence de presse quotidienne en chemisette d’Okinawa. Il a interdit à ses ministres de porter une cravate. Cet effort vers la nonchalance, qui heurte profondément la culture d’entreprise au Japon, est motivé par une bonne cause : la lutte contre le réchauffement climatique. En été à Tokyo, la température, très élevée, monte encore depuis quelques années, en raison des rejets d’air chaud des climatiseurs dans l’atmosphère. L’été dernier, la capitale a connu 41 pics de température supérieurs à 25 degrés, contre 5 il y a cent ans. Le gouvernement espère qu’en desserrant la cravate les cadres auront moins recours à la « clim ».
La mesure est moins anecdotique qu’elle n’en a l’air. L’Archipel est en retard pour atteindre les objectifs ambitieux fixés lors de la signature du protocole de Kyoto, en 1997, destiné à lutter contre le réchauffement de la planète...
...Les Japonais suivront-ils le mouvement ? L’étiquette est telle au Japon que le port de la cravate reste de rigueur. De surcroît, le costume doit être gris ou noir. L’ostentation est toujours suspecte pour un cadre japonais, et a fortiori pour un chef d’entreprise..."
Ce qui m’a fait retenir cette information, c’est d’y voir des gouvernants donner l’exemple de ce qu’ils demandaient. L’exemplarité est trop peu utilisée par les tenants du pouvoir, et pourtant le levier est puissant...
Et s’il faut se serrer la ceinture, ma foi, la voie politique me semble toute tracée. Mais les électeurs que nous sommes avons les gouvernants que nous méritons, et l’exigence d’exemparité est bien celle de tous.
La politique, cela pourrait être aussi simple qu’un exemple !
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