La politesse du faible

Vers la politesse du fort

La politesse du faible

S’il y a une politesse du faible alors il y a une politesse du fort mais quelle différence faire entre ce qui conserve toutes les apparences de la politesse ?

La politesse est une de ces nombreuses règles durement apprises pendant l’enfance. Durement parce qu’elle n’est pas naturelle à l’enfant. Pour qu’elle le devienne néanmoins l’énergie à déployer par les parents et les éducateurs a de quoi faire frémir. Mais le résultat est là et on peut considérer que les bases de la politesse sont partagées et pratiquées par une très large majorité.

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Mais que vaut cette politesse apprise à contrecoeur et comme une capitulation (on penserait volontiers à un cheval sauvage qui accepte le mors par épuisement) ? Elle ne vaut pas grand chose, elle est l’expression d’une défaite, c’est une règle acceptée mais non comprise, c’est la politesse des vaincus ou la politesse du faible.

Comment redonner de la valeur à cette politesse que nous pratiquons régulièrement ?

Vers la politesse du fort

La compréhension de ce qu’est la politesse est au coeur du processus qui conduit à la politesse du fort. Cette compréhension peut être atteinte de différentes manières. L’école théorique s’interrogera sur le bien fondé de cette "coutume" quand l’école pratique arrêtera d’être polie pour observer ce que cela donne.

L’important est que cette compréhension passe par une remise en cause et finalement une réappropriation de ce qu’est la politesse. D’une politesse apprise, nous passons ainsi à une politesse choisie.

S’agit-il pour autant de la politesse du fort ? Cette politesse qui est choisie est-elle pour autant vraiment et intimement comprise ?

Une petite expérience peut nous aider à le savoir. Imaginons que nous sommes les témoins, ou même mieux les "victimes", d’une impolitesse notoire sur l’échelle du savoir-vivre. Quelle émotion se réveille alors en nous ? Est-ce de la colère ou est-ce de la tristesse ?

La colère trahit une règle finalement acceptée mais à condition que les autres la respectent également. La tristesse exprime le regret que cette règle ne soit pas aussi bien comprise par autrui. La tristesse révèle ainsi une règle acceptée pour ce qu’elle est, si bien comprise qu’elle n’a pas d’autre justification qu’elle même. C’est la marque de la politesse du fort !


La politesse n’est bien entendu qu’un exemple parmi d’autres. Ce niveau de compréhension peut être atteint dans bien des domaines de l’existence.

Je vis par exemple ce processus qui va de la conduite (automobile) du faible à la conduite du fort. C’est une réelle satisfaction personnelle et cela pourrait même être contagieux dans bien d’autres domaines de la vie...

C’est une phrase de Gandhi qui est à l’origine de cette réflexion. Celui-ci rapportait que c’est par la non-violence des faibles que l’Inde avait conquis son indépendance. Interpellé par cette expression "non-violence des faibles" j’ai réfléchi à la réalité que cela pouvait recouvrir. Mon interprétation n’est peut être pas la bonne mais je suis content néanmoins de rejoindre sa pensée sur cette citation :

"Colère et intolérance sont les ennemis d’une bonne compréhension." Gandhi

Mise à jour : J’ai finalement trouvé le passage dans lequel Gandhi évoque la non-violence du faible : "La non-violence, pour être une force puissante, doit avoir son origine dans l’esprit. La non-violence du corps sans la coopération de l’esprit, est la non-violence du faible ou du lâche, et n’a donc aucun pouvoir. Si nous nourissons en nous la malveillance et la haine tout en feignant de n’exercer aucune représaille, elles rejaillissent sur nous et provoquent notre destruction"

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