Le soleil et la lune
Le soleil est fascinant. Il symbolise à mes yeux une intelligence blasphématoire tant elle déjoue le sens commun. En voici trois exemples...
Les Egyptiens
Saviez-vous que les obélisques sont des représentations de rayons solaires ?
Aurai-je jamais ce don d’intelligence d’oser sculpter un rayon de soleil ?
Jean Cocteau
C’est la même intelligence quand Jean Cocteau répond à un journaliste lui demandant l’objet qu’il emporterait si sa maison était en flamme s’entendit répondre : "Le feu".
Cette réponse m’émerveille !
Mon frère
Quand dans une oeuvre de jeunesse, mon frère a dessiné un soleil déguisé en indien, il fait également preuve de cette qualité d’intelligence.
Retrouverai-je jamais cette pure intelligence ?
Ces trois exemples illustrent pour moi une certaine finitude de l’intelligence qui après avoir cru parcourir les plaines de la connaissance est revenue d’elle même pour ne devenir qu’une pureté d’être.
La lumière est le symbole de la connaissance. Le soleil comme source lumineuse symbolise la connaissance intuitive, immédiate. Comme symbole du jour, le soleil est aussi le maître de l’activité consciente, de l’action.
Comme symbole de la nuit, la lune domine l’inconscient. La lune qui ne se révèle que par la lumière du soleil en est le reflet et symbolise également la connaissance rationnelle, déductive. Le soleil symbolise ainsi l’esprit et la lune l’âme.
Et de fait, la lune est plus le matériau des poètes. Le poète est un contemplatif et seule la lune se laisse contempler. Le poète est un angoissé et s’il n’y a pas de jours sans soleil, il est des nuits sans lune qui réveillent les angoisses profondes. L’inspiration du poète est féminine et le soleil est masculin alors que la lune...
Découvrez plutôt ces quelques vers de Baudelaire extraits du poème "Tristesse de la lune" et dont l’émotion n’a rien à envier aux révélations solaires :
“Et quand parfois sur ce globe (la lune), en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.”
Ces vers sont parmi ceux qui m’émeuvent le plus.
S’adresse-t-il à l’âme ou à l’esprit quand Cocteau nous révèle que "La lune est le soleil des statues". Votre interprétation vous révèlera votre nature solaire ou lunaire. Et quand nous offrons notre corps dévétu au soleil, quelle est notre aspiration profonde, ne serait-elle pas de faire de notre corps une statue vivante ?
Selon l’exercice du miroir, j’invite l’être solaire à la contemplation de la lune et l’être lunaire à l’action sous le soleil.
Balzac
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