La Tempête

Les arbres, notre famille

La Tempête

Décembre 99, deux jours de tempête sur la France et parmi tous les traumatismes que peut causer une telle situation, l’un m’a particulièrement ému. Les médias ont rapporté à plusieurs reprises l’image d’hommes en larmes devant un arbre centenaire déraciné par la tempête. Cela m’a touché parce que le citadin que je suis a presque oublié que de tels liens pouvaient éxister.

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J’y ai repensé plusieurs fois depuis et quelques images ont concrétisé un peu plus cette union naturelle de l’homme et de l’arbre. L’expérience la plus fréquente est celle de la fascination que j’éprouve devant un cèdre centenaire. De moi à l’arbre, il y a un profond respect. De l’arbre à moi, je sens comme une montée d’équilibre, l’arbre m’apporte sa stabilité et sa protection. La relation de Peggy aux arbres est encore plus marquée. Devant un arbre centenaire, le regard suffit pour sentir sa force, Peggy aime à s’adosser à des arbres plus modestes pour en sentir physiquement la force et y puiser l’équilibre.

Un homme adossé à un arbre... il y a une parenté évidente, la colonne vertébrale est le tronc de l’homme. La comparaison peut aller plus loin. L’âme, l’esprit de l’arbre est tout entier dans le bruissement de son feuillage au vent. Au cerveau de l’homme correspond ainsi le feuillage de l’arbre. Le cerveau se prolonge par la colonne vertébrale d’où rayonnent les faisceaux de nerfs. Le feuillage se prolonge par le tronc d’où rayonnent les faisceaux de racines. (que dire encore de la sève et du sang...)

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Un homme adossé à un arbre, c’est d’une certaine manière un tronc-commun.

L’histoire voudrait que l’humanité ait accompli son destin en descendant des arbres... Certes mais l’homme a-t-il jamais vraiment quitté l’arbre ?

L’arbre fut autrefois la protection des ancètres de l’homme, j’aime l’idée que cette reconnaissance a traversé les âges malgré les villes. On reproche souvent aux hommes de ne pas savoir tirer de lecons de l’histoire, rappelons-nous que le premier enseignement de l’histoire est peut-être : protégeons les forêts !

PS : je ne peux m’empêcher de vous dire que ces lignes à peines écrites, je posai mon stylo pour aller un peu précipitament au cinéma voir "Princesse Mononoké" (film d’animation japonais) dont le thème central est la quête d’équilibre entre l’humanité naissante et le royaume de la forêt. Troublant... et un merveilleux moment décuplé par ces quelques lignes écrites plus tôt.

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