Une affaire de goût
Film réalisé par Bernard RAPP
Rien de tel pour mettre ce très bon film en perspective qu’un empereur romain, Hadrien, dont Marguerite Yourcenar imagine les pensées dans "Les mémoires d’Hadrien". Dans cet extrait Marguerite Yourcenar décrit comment l’empereur Hadrien, devenu vieux, continue de vivre par procuration, au travers de Celer, des expériences désormais interdites par l’âge et élabore ainsi une esthétique de la procuration :
"J’ai dû renoncer au cheval. Mais quand Celer saute de cheval, je reprends avec lui contact avec le sol. Il en va de même de la nage : j’y ai renoncé mais je participe encore au délice du nageur caressé par l’eau. Ainsi, de chaque art pratiqué en son temps, je tire une connaissance qui me dédommage en partie des plaisirs perdus. J’ai cru, et dans mes bons moments je crois encore, qu’il serait possible de partager de la sorte l’existence de tous, et cette sympathie serait l’une des espèces les moins révocables de l’immortalité. Il y eut des moments où cette compréhension s’efforça de dépasser l’humain, alla du nageur à la vague."
"... et cette sympathie serait l’une des formes les moins révocables de l’immortalité.", tout irait bien si l’on en restait au niveau de la sympathie, mais dans "Une affaire de goût" le registre est moins celui de la sympathie que celui de l’amour. Quand les passions s’en mêlent, la compréhension tourne à la perversion. A découvrir...
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